Pr. Stanislas Dehaene

« Tous les enfants possèdent un cerveau fantastique !

La recherche en neurosciences cognitives le montre de mille manières : même un bambin est capable d’apprendre une langue étrangère sans effort et de comprendre intuitivement l’arithmétique bien avant l’école.

Avec ses millions de synapses crées et éliminées chaque jour, le cerveau de l’enfant est le champion de la flexibilité et sait se réorganiser rapidement si une lésion ou une anomalie vient le perturber. Ainsi, même une pathologie aussi sérieuse que la perte de la moitié du cortex (hémisphérotomie) ne doit pas faire baisser les bras — certains de ces enfants, après une intense stimulation familiale et scolaire, entrent aujourd’hui à l’université.

À nous de trouver les solutions pour accueillir les enfants “différents”. Aménager l’environnement scolaire, changer les manuels, créer des jeux intelligents, donner à chaque enfant son ordinateur, valoriser le succès de l’enfant en langues plutôt que de stigmatiser ses difficultés en maths… La plasticité de leur cerveau fera le reste, pourvu qu’ils soient stimulés et que leurs compétences soient valorisées.

Chaque fois qu’un enfant va à l’école, de nouveaux circuits neuronaux se renforcent, des millions de synapses se stabilisent, des gènes nouveaux s’expriment. À mesure que la recherche sur le cerveau progresse, nous ne cessons de découvrir les ressources insoupçonnées du cerveau de l’enfant, et d’en déduire de nouveaux moyens simples d’aider les enseignants, les parents et surtout les enfants.

Aider l’association Le cartable fantastique, c’est faire reculer à la fois les limites de la science et celles du handicap. »