Les fantastiques exercices

Retour vers la base d’exercices

Pourquoi cette base d’exercices ?

Après plusieurs années à adapter les exercices proposés à des classes d’élèves « ordinaires », nous avons constaté que beaucoup d’entre eux n’étaient pas (ou difficilement) adaptables sans perdre une partie des objectifs de ces exercices : acquérir une compétence précise bien sûr, mais aussi initier une réflexion, aiguiser le sens de l’observation, réinvestir dans une autre situation, automatiser les savoir-faire alors que les élèves dyspraxiques peuvent tout autant que les autres développer ces stratégies et apprentissages. Quelques-uns de ces exercices se révélaient même totalement inadéquats, non pas dans la compétence à acquérir mais dans leur formulation même, nous conduisant alors à annuler purement et simplement cet exercice. Nous avons donc décidé d’élaborer une banque d’exercices numériques en étude de la langue (grammaire, conjugaison, vocabulaire et orthographe) du CE1 au CM2, la particularité étant que ceux-ci ont d’abord été rédigés en fonction des besoins particuliers des élèves dyspraxiques puis adaptés pour les autres élèves de la classe, de façon à ce que les objectifs d’un même exercice soient accessibles à tous et poursuivis par tous au même moment. Cette base d’exercices n’est ni un manuel scolaire, ni une proposition de progression de classe. Elle se veut plutôt un outil facilitateur de l’inclusion scolaire. Chaque enseignant est libre de puiser tout ou partie des exercices (papier pour la classe, numériques pour l’élève dyspraxique) proposés en fonction de sa vie de classe et de la progression annuelle qu’il s’est fixée. Bien que conçues initialement pour les enfants dyspraxiques, ces adaptations peuvent compenser le handicap de tous les enfants dont la participation scolaire est limitée par des difficultés liées à la surcharge visuelle des supports scolaires ou à l’écriture manuscrite.

Petit rappel : pourquoi des exercices spécifiquement conçus pour les élèves dyspraxiques ?

Les enfants dyspraxiques ne peuvent pas automatiser un certain nombre de gestes volontaires. En particulier, ils ne peuvent pas automatiser l’écriture manuscrite. Écrire manuellement revient pour eux à contrôler laborieusement le dessin de chaque lettre ce qui, en absorbant une grande partie de leur attention, les empêche de se concentrer sur tous les autres aspects (orthographe, fond conceptuel etc.). C’est aussi la source d’une très grande fatigue. L’écriture manuscrite est donc le moins bon moyen de favoriser l’apprentissage ou d’évaluer les compétences scolaires d’enfants dyspraxiques. En effet, lorsqu’on fait écrire manuellement un enfant dyspraxique, la nature même de son handicap ne permettra pas de se rendre compte de ses acquis scolaires, mais seulement du degré de son handicap. Dans la plupart des cas, les enfants dyspraxiques associent à des difficultés d’écriture manuscrite, des difficultés à organiser leur regard. Leurs yeux errent sur la page sans pouvoir repérer les informations pertinentes. Ainsi, un grand nombre d’enfants dyspraxiques sont contraints de contrôler volontairement leurs saccades oculaires pour pouvoir suivre les lignes d’un texte. Pour ces enfants, la lecture est fatigante et doit être limitée à un nombre de lignes restreint si l’on veut qu’ils soient ensuite capables de répondre aux questions posées sur le texte. En raison des difficultés d’écriture des enfants dyspraxiques, il est essentiel de pouvoir proposer des moyens alternatifs pour recueillir leurs réponses. En raison de leurs troubles d’organisation du regard, les modes de présentation des exercices doivent être adaptés pour être accessibles.
haut de page